Les élections Régionales, comme prévu, ne furent qu’un coup d’épée dans l’eau sur le plan statutaire de son hypothétique avancée progressiste, et non fournisseur de nouveaux leaders politiques pour les échéances suivantes; au contraire… Toujours aussi loin du peuple des régions, toujours dirigées non pas par les différents « Duc » portés ou reportés au pouvoir élu, mais par des directeurs généraux de services toujours plus lourds, et des administrateurs de haut vol issus de la capitale française. Alimentaires à droite et à gauche pour les gens du système, donc rien de neuf dans ces « Landernau » là.
Par contre, la politique a trouvé de l’herbe fraiche. La France est sortie du bipartisme pour se fabriquer un trépied avec la consécration du Front National. Personne ne doit s’étonner de la situation, pas même en Corse où les Indépendantistes ont joué le rôle du FN absent sur l’Ile depuis toujours, pour accueillir les mécontentements nationaux. Tripartisme durable, malgré les tentatives de récupération par les socialistes Hollande et Valls, qui viennent chercher quelques grains sur la droite et le centre en récompense du sabordage de leurs troupes au profit de « Républicains ». Beaucoup de ceux là devront rendre la monnaie, ou jeter ici et là quelques poignées de graines, en perdant un peu d’honneur de leur passé politique sans renforcer leurs positions personnelles, ni favoriser une plus ample réussite de gouvernance régionale.
Régionales 2016, c’était déjà le premier palier des « Primaires Présidentielles » pour la droite. C’est maintenant que nous voici par les résultats, retourné en Quatrième République, un dilemme de majorité parlementaire à venir avec l’entrée massive et inéluctable de nombreux députés qui ne seront plus d’extrême droite, mais membres d’un parti ayant échangé son nom pour oublier sa texture passée. Et surtout la faire oublier. Et si Hollande et Valls ne réussiront que très légèrement dans les débauchages « UMPS », Marine Le Pen a déjà ciblé une droitisation de bien des adhérents et de candidats qui sont susceptibles de refus du front républicain dans une implosion du parti présidé par Nicolas Sarkozy, en cas de primaires internes devenues machines infernales.
Hors, le prochain Président de la République sera-t-il plus IV éme ou V éme de nos Républiques ? Dès lors, le rôle de la Chambre des députés est primordial, et oblige à trouver des majorités dans ces conditions bien introuvables. Nous le voyons ce matin du 21 décembre en Espagne, où quatre partis devront trouver des compromis, aucun n’étant détenteur de la majorité absolue, pour gouverner. De plus, la Catalogne rêve d’indépendance, ce n’est pas sans rappeler aussi que notre île de Beauté vient de se doter d’exécutif « tenté » par l’expérience…
C’est dire sans exagération que Présidentielle et Législatives sont devenues bouteilles d’encre. Il suffit de regarder une circonscription au hasard de nos propres connaissances les plus fines, pour déceler la difficulté de l’équation et sortir un candidat vainqueur. Pas seulement pour les jeunes, fini les élections à l’ancienne récente, et retour aux « pratiques » d’avant. Sauf que Mr Hollande vient d’abandonner le scrutin proportionnel. Tout est alors ouvert et imprévisible, sauf le fait que les électeurs refuseront en 2017 tout candidat ayant fauté dans un monde politique antérieur.
Ce parlementarisme a au moins l’avantage d’être la représentation du peuple. Ce ne peut être le « jouet » d’un Président de la République, ni celui d’un Premier Ministre et de son Gouvernement. L’Assemblée Nationale se traduit en trois mots. Mais ils pèsent lourds pour assurer une démocratie issue de la Révolution Française:
Le Député REPRESENTE, en tant que porte-parole de ses concitoyens. Il LEGIFERE, par l’élaboration des projets et propositions et le vote des lois. Il CONTROLE, par les questions au gouvernement, les commissions d’enquête. Et surtout sur désaccord, l’Assemblée peut voter la censure et refuser la confiance.
Trois « outils » de la démocratie à retravailler et fortifier !
Voilà pour « LES REPUBLICAINS » et ses candidats, la direction 2017…
Gérard VOISIN
Président